sha zir ping (pot de sable)
Voila Pekin...
arrive dimanche, dans l`apres-midi, apres une belle et polychrome traversee des hauts plateaux du sud mongol (Gobi oriental) puis une somptueuse descente, vers les grandes plaines ensoleillees de la Chine du nord, tachees de corons, prises de brumes, piquees de steles, bordees de monts immemoriaux - quelle douceur. En longeant plusieurs fois la grande muraille, rempart hostile et devoreur d`hommes que le temps a rendu simple chemin - corps de dragon qui serpente majestueusement, dans des elevations, parees de voiles...
Amel n`est pas rentree a Paris, je l`ai su quelques heures avant de quitter Ulan Bator - elle m`a devance a Pekin et m`attendait a la gare. Nous residons dans le meme quartier mais pas dans la meme auberge. Nous partageons nos journees et passons, egalement, du temps, avec Eric, mongol rencontre dans le train, samedi, venu a Pekin recuperer Tima, son fils de 18 ans, scolarise dans une ecole de la grande banlieue, ou ca ne se passait visiblement pas tres bien.
Passes des quais de gare presque deserts et, visiblement, tres controles par les autorites, nous avons vite ete plonges dans la densite pekinoise - la vitesse, ici, vient comme du nombre, impressionnant... d`une force calme, tres reglee, en apparence. Mais c`est de sable dont semble rempli le pot pekinois... les inegalites sont criantes et se creusent vite.
Des grandes avenues impersonnelles, nous avons gagne la place Qian Men (partie sud de la grande place centrale, couplee a Tian An Men) puis, tout proches, les tourbillons humains des bords des Hou Tongs, ces vieux quartiers populaires pekinois, encore debout quand ils n`ont pas ete rases, aux maisons de briques et de bois entortillees autour de petites cours, souvent minuscules - morceaux labyrinthiques d`une hypothetique " medina " asiatique. C`est la que nous residons, a l`oree de ces dedales - ou le soleil parvient a demeurer un constant repere - dans l`activite des boutiques et des ateliers, tous affaires de familles, au milieu de bicyclettes legeres, de boniments, de voix fortes, de subtiles modulations tonales, de jolis fumets et d`odeurs repoussantes - d`humeurs aussi, debordantes, eructantes, et finissant , le plus souvent, en remarquable crachat.
Apres les dominantes fortes de la cuisine mongole - que je n`ai connue qu`a base de viande de mouton - la cuisine chinoise est un delice de diversite. Les cartes des restaurants sont nettement moins plethoriques que celles proposees en France mais l`execution des plats a beaucoup plus de caractere et l`utilisation des denrees, tres fraiches, ouvre sur des declinaisons, pour les legumes et les fruits secs, par exemple, jusque-la etonnantes.
Au programme, ces prochains jours : Gu Gong ( La Cite interdite, autour de laquelle nous avons tourne, dimanche soir, la nuit tombee, empreints d`emotion), randonnee sur la muraille, opera, marionnettes, acrobaties, Kung Fu, palais imperial d`ete, universite, parades et rejouissances de la fete nationale (ce samedi, 1er octobre, 56eme anniversaire de la 1ere declaration, par Mao, de la Republique Populaire de Chine).